Eric Poucheret
32 rue de Metz
31000 Toulouse

logement intermédiaire

Concours d’idée « Densité désirable »

Maitrise d’ouvrage
OPPIDEA


Maîtrise d’oeuvre
Architectes
Eric Poucheret – Son Nom de Venise architecture (75)


La présente étude tente de pousser au maximum la densification du modèle de la maison individuelle groupée, tout en veillant à conserver ce qui fait ses qualités dans le cadre du logement intermédiaire.
L’étalement sans fin des lotissements pavillonnaires traditionnels les disqualifiant d’entrée comme modèle de départ, nous sommes partis de la typologie de la maison en bande, qui, malgré de nombreuses qualités, a comme principaux défauts de na pas garantir une réelle intimité des espaces extérieurs (jardins contigus), et multiplie parfois les dessertes internes en séparant les accès piétons et voitures (un « avant » sur la rue pour les piétons, un « arrière » pour les voitures, les deux pouvant s’entrechoquer au gré d’orientations plus ou moins favorables).
L’intimité est créée en ouvrant la maison exclusivement sur son jardin, qui s’apparente alors un peu au patio (pas de vis-à-vis) tout en s’inscrivant dans un espace vert continu à plus grande échelle (vues diagonales).
L’enjeu du projet consiste à organiser le passage de l’espace public de la rue à l’espace intime de la maison et du jardin, en mettant en place un système de gradations.
Le premier élément du dispositif est la venelle, espace unique de desserte de l’ilôt, qui concentre l’ensemble des flux (voitures, piétons, vélos) dans une morphologie de voirie partagée. Son tracé non rectiligne, son revêtement uniforme en pavés, incite au ralentissement.
L’organisation des maison par groupe de 4, articulées en hélice autour d’une chicane de la venelle, crée des respirations dans le parcours, ralentissant le déplacement et créant une micro centralité, un premier espace de sociabilité. Les stationnements visiteurs y sont regroupés.
L’introduction de petits collectifs (R+2), ménage des espaces plus importants aptes à recevoir des activités collectives (jeux d’enfants, jardins partagés…) et crée une centralité plus vaste, à l’échelle de l’ilôt. Elle permet aussi de densifier d’avantage, et d’atteindre l’objectif de 50 logements par hectare.
Le passage de ces espaces publics à l’espace privé du jardin et de la maison s’effectue à travers le filtre d’un passage à ciel ouvert, mi-intérieur mi-extérieur.
Le garage traversant, en tampon entre la venelle et le jardin, peut à tout moment changer d’usage (local d’activités, chambre supplémentaire, salon d’été), en anticipation du développement des réseaux de
transports, le foyer n’ayant un jour besoin que d’une voiture.
Les maisons s’organisent alors en deux parties:
– un socle qui abrite les pièces de vie et une chambre, largement ouvertes sur le jardin (dont aucun ne donne au Nord)
– un module variable au premier étage, qui comporte 2 ou 3 chambres et une salle de bains.
Ce système permet une grande liberté dans l’implantation des typologies, le socle pouvant recevoir indifféremment l’un ou l’autre des modules.
Le caractère combinatoire des typologies s’exprime à travers des matériaux différenciés.
Le socle se construit en maçonnerie, enduite ou parée de briques selon le niveau de finition. Sa solidité, au contact des espaces publics, constitue l’enclos qui protège le jardin. Seules les façades sont porteuses, laissant toute liberté dans la modification du cloisonnement intérieur. La brique Monomur, par sa production locale et ses qualités d’isolement thermique, semble un choix approprié, pour peu que sa mise en oeuvre soit soignée.
Couvert d’une toiture végétalisée, le socle accentue son ancrage dans le sol.
Les « cabanes » sont construites en ossature bois, et se posent sur le socle en fonction des typologies choisie et de l’orientation de la parcelle, la toiture toujours orientée au sud pour permettre l’intégration des panneaux solaires dans la couverture en bac acier.
Avec 50 logements à l’hectare, des jardins vraiment privatifs de 90 m², un large choix de typologies et des espaces collectifs hiérarchisés et organisés, le projet tente de concilier la nécessaire rationalité de la fabrication de la ville à venir, avec la symbolique forte et les usages de la maison individuelle, en offrant aux voisinages un visage apaisé et valorisant.